La nuit la plus courte de l'année est, avec les deux Equinoxes et le Solstice d'Hiver (Eathoan) l'un des quatre grands pivots saisonniers de l'année. Au cur de la belle saison, avant que les grandes chaleurs et les travaux des champs n'aient épuisé l'assemblée, avant que les troupeaux ne quittent les vallées pour les pâturages d'été, la coutume est de réunir la population des villages pour de grandes veillées à la belle étoile, autour de grands feux, et de passer la nuit entière à chanter les contes anciens ou les plus récentes chansons de gestes. La recherche d'inspiration entraînant parfois une consommation immodérée de breuvages fermentés. Une vieille tradition veut également que l'on brûle à cette occasion une mèche de ses cheveux si l'on a quelques souvenirs à oublier ou à faire oublier. Certains iront même jusqu'à immoler par le feu des ex-votos plus complexes (principalement des représentations animales, souvent enfermées dans des sacs pour les dissimuler aux regards) lors de cérémonies de purification et de mortification. Comme lors des autres fêtes fomoires, il arrive que des Premiers Nés se manifestent lors de la Nuit du Solstice. Le plus souvent, il s'agit de Sogal, le compagnon de Môri, qui rappelle sa lointaine présence en attirant la foudre au sommet d'une des montagnes où il a choisi de se poser pour la nuit. Cinq jours après le Solstice, il est de coutume de rechercher des pierres sur les sommets foudroyés afin de les utiliser pour l'affilage des lames et des cognées. Issue des plus anciennes coutumes païennes, cette fête a perduré à l'époque chrétienne avec la coutume des feux de la Saint-Jean (23 juin) et, plus récemment, avec la très laïque "Fête de la Musique" qui se déroule elle aussi lors de la nuit du solstice et entraîne tout autant des libations hors de tout contrôle. |